Rédacteur : Patrick BERTINEAU
Afin de pouvoir découvrir les futurs champions de demain, tous les acteurs se sont réunis dans le but de créer et mettre en place une compétition réservée aux jeunes pilotes âgés de 12 à 20 ans.
Ainsi est née la coupe d’Europe Yamaha R3 Blu Cru. Cette nouvelle organisation est sous la responsabilité d’Alberto Barozzi pour Yamaha Motor Europe mais aussi la DORNA. Cette nouvelle compétition est ouverte à tous les pilotes du monde entier souhaitant s’affronter sur les plus beaux circuits Européens où une trentaine de pilotes ont été retenus. Même si le plateau est majoritairement européen, on note toutefois la présence de 2 pilotes brésiliens et un américain. Cette coupe d’Europe est inscrite dans le calendrier du championnat du monde Superbike et comporte 6 épreuves :
-Misano (Italie) : 12 juin 2021
-Donington (Angleterre) : 3 juillet 2021
– Assen (Hollande) : 24 juillet 2021
-Most (République Tchèque) : 8 août 2021
-Magny-Cours (France) : 4 septembre 2021
-Barcelone (Espagne) : 18 septembre 2021
Tous les pilotes sont équipés de Yamaha R3 identiques : seul le pilotage met en avant leurs qualités. Les week-end se déroulent de la manière suivante :
Vendredi : 1 séance d’essais libres de 30′ et une Superpôle de 30′
Samedi : 2 courses
Pour la France, un seul pilote a été retenu. Il s’agit du pilote niçois Grégory Carbonnel. Il a découvert la moto dès l’âge de 6 ans sur une Yamaha Piwi 50. La connexion a été immédiate et il a poursuivi son apprentissage à l’école Z&F Grand Prix et n’a jamais quitté la marque aux diapasons. Il a été coaché par Sébastien Moreno mais aussi aidé par Dubois-Motos Nîmes et Yamaha France.
Photo : Patrick BERTINEAU
Photo : Patrick BERTINEAU
En 2018 et 2019, il s’engage sur la coupe de France Promosport 400 où il remporte le titre dès la saison 2019.
En 2020, il monte en catégorie en s’inscrivant en championnat de France Supersport 300. Au terme des 5 épreuves disputées sur l’année, il obtient le titre de champion de France SuperSport 300 en réalisant un Total de 275 points qui est un record sur 5 week-end de courses!!!
10 pôles position – 10 meilleurs tours en Course – 10 victoires.
A l’entame de la 5ème épreuve qui se dispute sur le circuit de Nevers Magny-Cours et devant son public, il pointe au 11ème rang du classement provisoire et a seulement quelques points du Top 10.
A l’issue des essais et Superpôle du vendredi, nous sommes allé à la rencontre de ce jeune pilote très attachant mais au combien sympathique afin de lui poser quelques questions dont il n’a pas manqué de nous répondre :
Bikesontrack : « Bonjour et merci beaucoup Grégory pour l’acceptation de cet interview. Peux-tu me faire un bilan de ta saison 2020 en Supersport 300? »
Grégory Carbonnel : « La saison 2020 est une saison où je ne m’y attendais pas du tout« , dit-il d’un air surpris!! « Dès le début de l’année, nous ne savions pas comment nous allions nous placer par rapport aux autres. Pour la première course à Magny-Cours, ce fût 2,6 secondes d’avance lors des qualifications!!!! C’était vraiment incroyable, j’avais du mal à y croire et puis au fil des courses, les victoires se sont enchainées : 10 pôles position – 10 meilleurs tours en course – 10 victoires!!! J’ai donc pris le maximum de points possible dans la saison, soit 275 points. Ce fût une saison exceptionnelle tout en prenant beaucoup de plaisir et c’était vraiment top ».
B.O.T : « Comment s’est déclenché le repérage par Yamaha blu Cru?«
G.C : « Je suis pilote Blu Cru depuis plus de 2 ans où j’ai eu la chance de participer au Blu Cru Camp à Eyguières (13) il y a 2 ans et j’ai acquis une expérience fondamentale où nous avions pu progresser et rencontrer des personnes formidables comme Eric de Seynes – Christophe Guyot mais aussi des pilotes qui nous font rêver comme Fabio Quartararo – Loris Baz – Jules Cluzel. A la fin de la saison 2020, Yamaha m’a proposé de continuer dans cette filière Blu Cru qui est vraiment TOP afin de m’accompagner dans cette nouvelle coupe Européan Cup Blu Cru R3 Yamaha. Cette formule bien structurée nous permet de nous accompagner vers un niveau international en découvrant des circuits européens. C’est l’occasion de découvrir le Paddock World Superbike. C’est un super projet créé par Yamaha qui permet d’aider et d’accompagner des jeunes comme moi dans le but d’évoluer vers des horizons sportifs internationaux ».
B.O.T : « Quelle a été ta préparation hivernale tant sur le plan physique que mental? ».
G.C : « L’hiver est plus compliqué pour s’entrainer car certains circuits sont fermés. Résidant à Nice, le circuit le plus proche est celui du pôle mécanique d’Alès (30) situé à 3 heures et demie de route. De ce fait, il n’est pas toujours évident de venir s’y entrainer. D’autant plus que les températures hivernales y sont basses et occasionnent plus de risques de chutes et donc de blessures. Je privilégie donc un entrainement physique basé les sorties à vélo, courses à pied, renforcement musculaire, gainage, cordes à sauter, cardio. Cela permet d’entamer une saison sportive dans de bonnes conditions physiques. Côté mental, je n’ai jamais eu recours et d’aide de la part des préparateurs mentaux. Je me prépare seul de mon côté du mieux que je peux en privilégiant de rester le plus Zen possible dans ma tête ».
B.O.T : « Y-a-t-il eu des roulages préparatoires avec Blu Cru R3 Yamaha en ce début d’année? ».
G.C : « Nous avons eu une journée de Test à Misano en Italie début juin, c’est à dire 2 semaines avant la première course sur ce même circuit. Ce fût l’occasion de prendre connaissance du staff et de la moto. Les briefing nous ont permis de nous appendre les éléments importants pour la compétition ».
B.O.T : « Comment s’est passé ton intégration au sein de Blu Cru R3 Yamaha? »
G.C : « L’intégration a été parfaite, l’ambiance est bonne mais studieuse ».
B.O.T : « Comment s’organisent les équipes techniques telles que les mécaniciens? ».
G.C : « il y a plusieurs mécaniciens qui gèrent l’ensemble des motos en vérifiant certains paramètres comme la pression des pneumatiques mais je dois posséder une aide personnelle. De mon côté, c’est mon père et ma mère qui sont toujours à mes côtés. Mon père est principalement axé sur l’aspect mécanique tel que la vérification et montage des pneumatiques, faire le point après une chute ou un incident particulier tout en s’assurant de la bonne remise en route de la moto. Nous nous connaissons bien et chacun sait ce qu’il a à faire. Ils m’accompagnent sur les circuits depuis le début ».
B.O.T : « Quels sont tes objectifs pour 2021 ».
G.C : « Le début d’année 2021 fût compliqué où j’espérais faire de meilleurs résultats à Misano pour la première course mi-juin. Il est évident que ce championnat est un cran bien supérieur à ceux que je participais en France. Dès lors, nous avons beaucoup travaillé pour rectifier le tir. Au fil des courses, la progression a été au rendez-vous. A Donington, je me rapproche du podium avec une honorable 4ème et 9ème place m’apportant de précieux points au championnat. A Assen, je me bats 2 fois pour la victoire mais malheureusement des accidents de course où je suis impliqué me contraignent à ne marquer aucun point. Le positif est que j’ai pu me battre avec le groupe de tête pour la victoire. A Most (République Tchèque), les qualifications n’ont pas été faites à cause d’une forte pluie. Seuls les résultats des essais ont été retenus où je découvrais le circuit. Partant en 13ème position, je me fais accrocher à 2 reprises ne me permettant pas de me joindre avec le groupe de tête et termine tout de même en 7ème position. A la 2ème course, je me bats encore pour le podium et termine en 4ème position. Sur les courses à venir, l’objectif est de rejoindre le podium et même mieux!!! Etant actuellement 11ème au classement général provisoire avant l’épreuve nationale de Magny-Cours, l’objectif serait d’intégrer le top 10 car il y a de beaux points à saisir sur ce circuit que je connais bien. C’est donc l’occasion de la saison de réaliser cet objectif et de donner le meilleur de moi même devant un public présent et de leur offrir un beau spectacle ».
B.O.T : « Dans la continuité, quels seraient tes ambitions pour 2022? »
G.C : « A l’approche de mes 18 ans, mon souhait serait de pouvoir rouler sur une moto plus adaptée à ma taille. Dans la suite logique, intégrer le SuperSport 600 serait l’opportunité de montrer mon potentiel dans lequel je donnerai tout. Pour l’instant, je reste focus sur cette fin saison 2021 et profiter de ma progression afin de m’installer sur le podium ».
B.O.T : Question plus technique : « Peux-tu nous dire la différence entre ta moto Blu Cru R3 Yamaha Europe 2021 et celle que tu avais en SuperSoprt 300 FSBK l’an passé? ».
G.C : « Disons que ma SuperSport 300 du FSBK se rapprochait d’une préparation mondiale alors que ma moto actuelle est plus proche de la moto de série ou de celle du Promosport mis à part une fourche et amortisseur de marque « Olhins » – un shifter – un embrayage anti-dribble. De ce fait, tous les pilotes possèdent la même machine et c’est vraiment le pilotage qui fait la différence ».
B.O.T : « C’est le mot de la fin. Merci à toi pour ta disponibilité. Le public et moi-même te souhaitons le meilleur pour ce week-end Nivernais ».
A l’heure où l’article a été publié, les 2 courses du samedi 4 septembre 2021 se sont déroulées sous un beau soleil et un public qui a su lever les mains pour applaudir notre seul représentant français de ce championnat Européen Blu Cru R3 Yamaha. Grégory Carbonnel a terminé à la 6ème place de la course 1 où il a été en 2ème position pendant quelques tours. A la course 2, il termine à la 7ème place alors qu’il se battait avec le groupe de tête. Dans tous les cas, ses chronos étaient similaires avec les leader.
A l’issue de cette 5ème manche du championnat, Grégory Carbonnel a repris 2 places au classement général provisoire en le plaçant désormais à la 9ème position qui correspond à l’objectif qu’il nous a livré lors de cet interview!!
Touche personnelle : Grégory Carbonnel est un garçon adorable, d’une grande gentillesse, humble mais déterminé lorsque qu’il rabat l’écran de son casque. C’est un pilote qu’il faut suivre et encourager car il le mérite. Merci également à ses parents sans lesquels toute cette implication ne serait possible.
Il est aussi à l’image de ses parents : une simplicité alliée à une bonne éducation qui lui apporte cette stabilité et confiance.
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