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WSBK, Interview de Loris Baz « C’était surtout la clé pour aller chercher la victoire en deuxième manche »


Loris Baz, de retour en France après les deux premières manches de la saison WSBK 2014 à Phillip Island, revient sur ce très bon début de saison pour lui et pour les pilotes français !

 

Tout juste rentré d’Australie après ce très bon weekend où tu fais cinquième et deuxième. Un podium et une deuxième place au général pour commencer la saison, c’est plus qu’un bon début ?

 

Loris BAZ : « Oui c’est clair, ça s’est super bien passé surtout avec le début de semaine qu’on a eu. On n’espérait vraiment pas, enfin si, on espère toujours mais on doutait parce qu’ on eu plein de malchance toute la semaine avec trois grosses chutes. On avait baissé un peu nos espérances en se fixant deux Top5, ça allait très bien pour commencer, pour débuter la saison. Mais au fond de moi, je me suis dit que tout l’hiver ça s’était bien passé, j’ai voulu garder un gros rythme et j’ai vraiment repris confiance. En deuxième course, on a mis le bon pneu et si la course allait jusqu’au bout, je suis sûr que je pouvais avoir ma chance pour la victoire. C’est clair que c’est top d’avoir commencé comme ça. »

Alors justement, ce très bon début de saison, c’est le travail d’une équipe, c’est de bons tests hivernaux, c’est une bonne préparation physique ou c’est tout ça cumulé ?

 

Loris : « En fait, oui c’est tout ça cumulé. C’est le travail qui paye au bout d’un moment. Depuis que je me suis blessé, on avait mis toute l’espérance sur cette saison, on a fait un gros travail tout l’hiver que ce soit le team, les mécanos, Kawasaki au Japon. On a tous bossé fort pour arriver à ça, c’est le travail qui paye et ça fait plaisir. »

 

Tu as expliqué chez nos confrères que le choix et la gestion des pneumatiques t’avaient permis d’être devant pour la deuxième course et d’économiser ton pneu pour la fin de course. C’était vraiment ça la clé pour aller chercher ce premier podium ? Encore plus à Phillip Island ?

 

Loris : « C’était surtout la clé pour aller chercher la victoire en deuxième manche. Je pense que tout le monde dans le groupe essayait d’économiser ses pneus au maximum, on le voyait avec Sylvain. C’était vraiment la clé oui. Moi en première, j’étais pas parti avec le bon pneu avant, du fait qu’on n’ai pas beaucoup roulé pendant les essais et les chutes qu’on a eu. On n’avait pas assez de recul pour savoir quel pneu choisir, on avait pris la sécurité, au final ce n’était pas le bon pneu. En deuxième manche, je suis parti avec le bon, je me suis tout de suite senti mieux. J’ai tout fait pour économiser mon pneu arrière. Au final la course s’arrête et mon pneu est vraiment en bon état. C’est un gros point positif. »

 

Tu sentais que tu avais les moyens d’aller chercher la victoire ?

 

Loris : « Oui, après on ne savait pas qui était plus vite dans le groupe, on avait tous les trois notre chance, Eugene, Tom et moi. Tom, lui aussi, aurait eu sa chance, même si je pense qu’il avait pas mal tapé dans ses pneus pour remonter. Moi je me sentais bien mais c’est la course, c’est pas grave (rires). »

Cette saison, avec la catégorie EVO, la grille de départ s’est étoffée. Tu as même ton pote Jérémy. Vous êtes cinq français cette année sur chaque course (On va penser à Sylvain Barrier en souhaitant qu’il sera à Aragon). L’autre Sylvain (Guintoli), est leader du classement général après ces deux premières manches, toi tu es second, tu penses que le niveau des pilotes français est monté d’un cran ces dernières années ?

 

Loris : « Cela fait un moment, depuis 2008 on voit qu’on a plein de français dans les catégories comme le Stock600, le Stock1000 qui mettent du gaz. Moi j’ai gagné le Stock en 2008, après il y a eu Jérémy et Florian qui se sont battus pour le titre une année, il y a eu Romain qui était devant, qui se battait pour le titre aussi. Il y a les pilotes en Stock1000, entre Maxime, Sylvain, moi, on était devant. Cela fait un paquet d’années que les pilotes français sont dans les catégories de promotion, donc il fallait que ça paye sinon cela aurait vraiment été dommage. Il y avait le potentiel et on commence à le prouver. On voit Sylvain par exemple qui sort des catégories promotion, moi je sors de ces catégories là et j’arrive à me battre devant, on voit que Sylvain et Jérémy arrivent à être très rapides en EVO donc c’est très bien pour la moto française. »

 

C’est sûr, je pense que tous les fans de moto seront d’accord avec toi.

 

Loris : «  C’est sûr après tout le monde regarde les GP, les GP mais pour arriver en GP, il faut avoir des budgets, arriver à atteindre les GP par les petites catégories, moi cela aurait été impossible par la taille, mais même pour des pilotes comme Jérémy, qui aurait eu on va dire les caractéristiques physiques pour pouvoir le faire, il faut énormément d’argent, il faut être soutenu par les « plus gros ». En France malheureusement ce n’est pas encore le cas, le Superbike c’est, on va dire, la meilleure formule de promotion pour tous ces pilotes qui n’ont pas les budgets, pour commencer leur carrière, je pense que c’est ce qu’il y a de mieux. On voit maintenant que des pilotes qui viennent du Superbike pour aller en GP ne s’en sortent pas si mal. Je pense que les pilotes en catégories de promotion Superbike seront un jour au plus haut niveau comme ça commence à être le cas maintenant. »

 

Avec ce très beau début de saison, avec le travail réalisé par ton équipe, tes bons tests hivernaux, comment tu vois la suite ? J’ai lu que tu te projettes plutôt course après course, tu as tout de même des objectifs clairs ? Comment tu vois la prochaine manche à Aragon ?

 

Loris : «  Oui c’est ça, la volonté, c’est de continuer comme on a commencé la saison, de continuer sur notre lignée et de bosser séance par séance, en prenant les courses comme elles viennent, en essayant de faire le moins d’erreurs possibles, ça va être la clé. Faire le moins d’erreurs possibles sur toute la saison, se battre pour aller prendre le maximum de points à chaque course. C’est sûr que le championnat est très long donc on ne peut pas se dire on sera là ou là en fin de saison, ce n’est que le début. Il y a aussi beaucoup de pilotes qui ont le niveau pour se battre devant mais je suis sûr que si on continue comme on l’a fait à Phillip Island, on va tout faire pour continuer toute la saison, on ne sera pas loin de la vérité à la dernière course. »

 

C’est tout ce qu’on va te souhaiter, Loris, je te remercie encore pour ta disponibilité. A très bientôt et bonne préparation pour Aragon.

 

Loris : « De rien, pas de soucis, merci à toi. Ciao. »

Photos KRT.

 

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