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Interview de Julien Diguet : En pleine préparation pour une saison 2015 complète


 

Interview de Julien Diguet : En pleine préparation pour une saison 2015 complète

Julien Diguet, qui a peu roulé cette année, car pris par ses activités professionnelles, nous a fait part de ses projets pour 2015. Le Blésois, qui ne peut pas vivre sans l’adrénaline de la piste et de la vitesse, s’engagera pour une saison complète en Championnat de France Superbike. Entretien avec un chef d’entreprise, pilote et team manager !

infos-motopiste.fr : « Salut Julien, avant de parler de tes projets pour l’année prochaine, peux-tu, pour les lecteurs qui ne te connaissent pas, s’il y en a, te présenter rapidement et nous faire un rappel de ton palmarès ? Pilote en 600 Promosport titré en 2013, pilote d’endurance, Team Manager, Chef d’entreprise, mais tu as commencé comment la compétition ?

Julien Diguet : « Oui bien sûr, je ne suis pas tout jeune puisque j’ai 34 ans, je suis originaire de Blois. J’ai commencé la compétition en 98 par la Junior Cup, J’ai fait deux années de 125 Promo ou je finis 7e et 5e la deuxième année, et vice-Champion en coupe Aprilia en 2000. Après, je suis passé assez rapidement en 600 ou j’ai fait trois saisons ou c’était un peu compliqué. J’y suis passé un peu tôt en fait. J’ai fait quelques bons résultats, j’étais régulièrement dans les 10 mais plutôt entre 10 et 15 qu’entre 1 et 10 quoi. Ensuite, j’ai arrêté deux ans, quand j’ai repris la concession à Blois, et j’ai repris en 2006 en Promo et mes premières 24H avec une GSXR.

2008-2009, j’ai fait que 24H et Bol d’Or et 2010-2011 j’ai fait le Championnat d’Endurance complet et 2012, j’ai fait la première saison complète en vitesse en 600. 2013, je remporte le titre en 600 et je faisais aussi de l’Endurance : 24H et Bol. J’ai fait 9 fois les 24H du Mans et 6 fois le Bol d’Or. »

infos-motopiste.fr :  « C’est plutôt un joli palmarès quand même ? »

Julien Diguet : « Ah oui, ça commence à faire. En 2010, j’ai fait 3e au Bol avec la #100 et en 2012, je fais aussi 3e au Bol avec le Starteam. »

infos-motopiste.fr : « L’année 2014, ça été plutôt le travail que le pilotage ? »

Julien Diguet : « Oui oui c’est ça parce que comme je te le disais, l’activité du commerce de la moto n’est pas forcément simple en ce moment. Et du coup, j’ai deux magasins parce que j’ai repris la concession de Tours en 2011, et j’ai dû me concentrer là-dessus. On fait une très bonne année commerciale et on pourra reprendre la piste en 2015 parce que c’est ma passion. »

infos-motopiste.fr : « Oui ça doit te manquer ? »

Julien Diguet : « Oui c’est clair, je suis content de ce que j’ai fait et ça donne envie de continuer et de faire mieux. J’avais fait quelques courses en FSBK et j’étais content de mes prestations, à mon sens, donc oui ça manque. »

infos-motopiste.fr : « Tu m’étonnes. Ton actualité, c’est ta préparation en vue d’une saison complète pour 2015 en FSBK. C’est ça ? Ça se prépare dans ce sens ? »

Julien Diguet : « Oui tout à fait. En catégorie Stock avec un GSXR1000. Sous réserve que tout se goupille bien, c’est bien parti j’ai déjà une moto partie en préparation pour faire faire un moteur, une métrologie… J’attends de voir si Suzuki pourra m’aider un peu mais Il y a des restrictions de budget un peu partout donc c’est un peu plus compliqué mais ça va le faire. Je roulerai très certainement avec des Dunlop parce que je m’entend très bien avec eux et j’aime le feeling de ces pneus. A priori, il est dit qu’il n’y aura plus de Stock, plus d’EVO, plus qu’une seule catégorie mais quoi qu’il en soit, moi elle sera Stock la moto c’est sûr. Juste un maitre cylindre, Shifter en plus et les pneus slick. On est limité en nombre de pneus pour limiter les coûts, c’est plutôt pas mal et il y a un super niveau, c’est ce qui m’attire !

Ce sera beaucoup plus compliqué d’aller chercher les places devant mais je préfrère aller rouler dans une catégorie relevée, de rouler avec l’élite française. »

infos-motopiste.fr : « Ce sera avant tout pour reprendre le guidon, prendre du plaisir. Est-ce qu’il y a quand même des enjeux ? Tu t’ai fixé des objectifs ? »

Julien Diguet : « Si je parle politiquement correct, je vais dire : je fais ça pour m’amuser mais si je dis ce que je pense vraiment, je vais dire : je fais ça pour un Top5 en catégorie Stock. Je vais essayer de faire quelques podiums dans l’année. Je pense que c’est accessible même si je n’ai pas le matériel et le niveau pour aller jouer la gagne tout de suite. Ce qui est sûr, c’est que je veux jouer les places sympa. Evidemment c’est pour prendre du plaisir mais c’est très lié. Si tu fais des bonnes places, tu prend plus de plaisir même si tu peines plus sur la moto que si tu es à des places pourries. C’est l’objectif que je me fixe, c’est pas pour dire : je me la pête et je suis capable d’être dans les 5, j’ai envie d’être dans les 5 et je vais travailler pour ça. Il y a de la concurrence, le niveau est très relevé, c’est l’ élite français. Je ne dis pas que j’y arriverai mais c’est mon objectif. »

infos-motopiste.fr : « Tu veux déjà essayer d’accrocher des podiums ? »

Julien Diguet : « C’est ça, si j’arrive à faire quelques podiums dans l’année, je serai comblé. »

infos-motopiste.fr : « Le calendrier du Championnat FSBK n’est pas très étoffé. Ca veut dire qu’on peur espérer te voir en 2015 en Endurance ? »

Julien Diguet : « J’ai choisi le Superbike parce que j’ai besoin quand même d’être au boulot. Ma priorité, c’est d’être concessionnaire, pas de faire des courses de moto même si j’aimerai bien que ce soit l’inverse (Rires). J’ai choisi le FSBK parce qu’il y a moins de dates et j’espère bien rouler aussi en Endurance. J’ai deux trois contacts pour la saison prochaine sachant que ce n’est pas ma priorité. J’adore l’Endurance mais je veux déjà faire ma saison en Superbike. Je pense qu’on se verra quand même en Endurance parce que j’aime ça, je connais un petit peu de monde et j’ai des contacts qui pourraient m’ouvrir des portes. »

infos-motopiste.fr : « C’est vrai que c’est sympa d’aller rouler avec les copains pour 24 heures, se faire plaisir sur le roulage de nuit… »

Julien Diguet : « Ca c’est sûr, c’est des moments inoubliables même si je peux te garantir que rouler en 4h et 6h du mat, on a tous moins envie de faire de la moto (Rires). Non c’est tellement génial, j’ai envie de le faire mais si je ne peux pas ce ne sera pas dramatique. Je vais essayer de trouver des guidons quand même. »

infos-motopiste.fr : « Avec ton job qui te prend tout ton temps, tu vas pouvoir te préparer physiquement, tu vas pouvoir aller t’entrainer ?

Julien Diguet : « Oui oui parce que là, je récupère déjà de mon épaule et c’est dans une salle de Kiné-Sport. Ils ont tous les appareils pour faire de la préparation physique et on profite de ces séances de rééducation pour préparer un programme. Je vais aussi régulièrement courir le soir et faire de la natation avec les potes. Je suis pas tout seul, tout seul c’est compliqué. Non non je suis bien accompagné. »

infos-motopiste.fr : « Oui on trouve plus facilement la motivation à plusieurs. »

Julien Diguet : « Exactement, exactement. »

infos-motopiste.fr :  « Cela annonce une très bonne saison 2015 ? »

Julien Diguet : « Tout à fait, et comme j’aime être entouré, on va organiser des opérations sur Le Mans et Magny-Cours pour accueillir les gens qui me suivent, les clients, les sponsors. Je l’avais fait au Mans quand j’ai été titré en 2013 et c’était vraiment sympa. On va remettre ça en place parce que c’est vraiment sympa à partager. Notre sport n’est pas assez médiatisé en France et on a besoin de faire partager ces moments. On est plus au temps des vieux crasseux tout en cuir avec les cheveux gras et l’image doit changer. On est plus en 1970, ces images encrées dans la tête des gens. Il faut faire venir les gens, qu’ils voient que c’est vachement sympa et que le monde de la moto, ce n’est pas des extra-terrestres. (Rires) »

Infos-motopiste.fr : « Veux-tu remercier des personnes en particulier, les gens qui te suivent ? »

Julien Diguet : « Oui tout ceux qui m’aident, je vais les remercier et j’ai peur d’en oublier en fait. Déjà Suzuki qui est avec moi et qui m’a aidé depuis 2003, et principalement le monde qui m’entoure. Quand je dis le monde qui m’entoure, c’est ma mère et ma femme, Christophe au chrono, mon mécano Stéphane, ceux qui me suivent sur les courses et les deux équipes avec qui je travaille. Sans eux, ça je pourrai pas le faire. C’est eux qui me poussent parce qu’ils aiment ça. Quand on parle de relation patron-employé c’est pas toujours comme ça et moi je m’entend tellement bien avec eux, il y a tellement d’osmose, ils m’aident à vivre ma passion et c’est en parti grâce à eux que je peux faire ça. Quand je reviens d’un week-end de course, ça se passe super bien, c’est vraiment des gens de confiance et c’est pas toujours facile à trouver. »

infos-motopiste.fr : « Julien, on va te souhaiter une bonne fin d’année, une bonne préparation et au plaisir de se croiser sur un circuit pour faire un point avec toi pendant ta saison. On te souhaite un maximum de podiums »

Julien Diguet : « Merci, oui avec plaisir à bientôt »

Credit Photo : Bruno Daguier, Nicolas Lemaire et Gilles Roy

 

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