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24H Moto 2014, Steven LE COQUEN : un retour remarqué !


 

37ème édition des 24 Heures du Mans Moto

Steven LE COQUEN : un retour remarqué !

 

Steven Le Coquen, 23 ans reprend son itinéraire en compétition après 4 années d’interruption sur une 9ème place au Championnat d’Europe Superstock 600cc. Il plonge pour la première fois dans l’univers de l’endurance au guidon de la Kawasaki #60 du Team Racing + OUÏ FM.

 

Etant donné ses bons résultats, il connaîtra son baptême du feu en prenant le départ d’une épreuve dont beaucoup de pilotes rêvent.

 

« Tout a commencé pour moi sur le Bol d’Or en tant que 4ème pilote au sein de Team Racing + Ouï FM, puis tout s’est précipité. Constatant mes chronos, le team manager a décidé de me passer pilote titulaire pour les 24 heures. Afin d’aborder cette course dans les meilleures conditions, je bénéficie d’un suivi nutritionnel et physique adapté. Et cela semble pour l’instant me réussir puisque les chronos sont au rendez-vous. Lors des essais cette semaine j’arrive à positionner la moto de façon régulière dans le top 10, lors de la 1ère séance qualificative je fais 2ème de ma catégorie et 9ème au général. C’est assez impressionnant de revenir ainsi car je ne savais plus ce que je valais, ni où me situer dans une feuille des temps, j’avais peur de décevoir. C’est assez perturbant. Mon objectif est d’emmener la moto au bout de la course et de conserver de bons chronos. Et puis il s’agit aussi d’un défi sportif puisque étant plus rapide que mes co-équipiers de plusieurs secondes, j’aurais pour mission de réguler le rythme lors de mes relais pour que la moto conserve une cadence et un classement correct, je devrais peut être aussi doubler les relais. »

 

Steven effectue le warm-up samedi matin, en prélude à la course avec des pneus usés. Il est en mesure de réaliser sensiblement les mêmes chronos que lors de la seconde séance qualificative. Il est en 1’40 régul.

 

Son préparateur physique lui donne ses dernières recommandations à 2h du départ. Steven est serein. Heureux de reprendre la piste sur une course aussi prestigieuse.

 

Toute l’équipe prépare la moto. Dans 10 minutes il faudra effectuer le tour de formation et aller se placer pour la procédure de départ en pré-grille. Steven salue d’un geste de la main les spectateurs venus le soutenir et qui ont prévu des banderoles à son intention.

Les ravitailleurs font le plein, les mécanos resserrent l’axe de roue arrière. Steven a le regard grave, visière abaissée, il s’élance pour son tour de formation.

 

Les umbrella girls et mécanos se pressent pour être en place au moment d’accueillir la moto et le pilote. Le Team Racing + OUÏ FM a la chance d’avoir deux des jeunes filles qui font partie des plus sollicitées par les photographes que ce soit lors de la visite des stands, ou lors des photos de pré-grille, elles assurent leur rôle à la perfection, et le public est là !

 

Les tribunes remplies de spectateurs font plaisir à voir. La Marseillaise entonnée par pilotes, équipages, presse et spectateurs, également.

 

Les pilotes sont en place de l’autre côté de la piste, ils font face debout à leur machine. Départ est donné, Steven court jusqu’à sa moto, gaz en grand et c’est parti pour un premier relai à accomplir dans un bon rythme et avec une grande régularité.

Au premier tour il est 24ème, et remonte doucement. Au terme de la première heure de course et à l’issue du premier relais la moto est à la 21ème position, pilotée par l’un des co-équipiers de Steven.

 

« Je réussis à prendre un bon départ de la 37ème position, j’assiste à une grosse chute de Nelson Major, que j’évite de justesse. Je prends les freins brutalement, la moto balaye le sol de l’arrière, cela me fait perdre beaucoup de temps. Je parviens néanmoins à prendre un bon rythme, dans la roue d’un pilote qui est à peu près dans mes chronos. Il s’agit de Gabriel Pons sur la Kawasaki #49. Je suis en mesure de le doubler mais préfère observer sa façon de rouler, me caler derrière pour voir si je tiens physiquement. Je m’économise en prévision des prochains relais. La nuit sera longue…

 

Mon premier relais se passe bien, je maintiens ma régularité en 1’41. Je prends mon deuxième relais avec un pneu plus dur d’endurance, j’ai trouvé une bonne position sur la moto pour ne pas me fatiguer.

 

Pour l’instant, hormis un problème de panne récurrente, je me sens bien sur la moto, et prend l’habitude de travailler énormément avec mes jambes pour ménager mon physique et pouvoir tenir. »

 

Au 21ème tour de son second relais, il rentre au stand, la moto « ratatouille ». L’équipe technique s’affaire au chevet de la Kawasaki pour que son coéquipier puisse retourner en piste.

 

Arnaud, le frère de Steven confie « il a pris le premier départ des 24 heures de sa vie. Il part 37ème, termine son premier relai 14ème. Il a pris un départ correct, ne s’est pas enflammé, il a bien appliqué la méthodologie de travail qui lui a été conseillée et accompli le travail qui lui a été demandé. Les soucis récurrents de bougies ont ralenti le rythme. La moto a été réparée, Steven en est à son troisième relais. Tout se passe bien, il est dans les chronos que nous souhaitions, et ce, même de nuit. Suite aux deux arrêts successifs, la moto perd des places au classement, il repart 46ème, quasiment dernier. L’objectif est qu’il soit vraiment dans un rythme chronométrique correct et surtout qu’il maintienne sa régularité jusqu’à l’abaissement du drapeau à damiers. »

 

« Pour le moment tout se déroule parfaitement, niveau physique je me sens bien. Je vais essayer de préserver mes ressources pour les prochains relais et privilégier ma fin de course. De nuit, j’ai adopté un pilotage plus fluide, plus coulé, il fait plus frais mais je reste régulier en 1’42, même si la fumée nous gêne énormément pour respirer ou voir nos repères. »

 

5 relais se sont enchaînés, dont 2 avec des soucis mécaniques s’aggravant au fil des tours. La moto commence par perdre de l’huile, perdre de la puissance. Lors de l’ultime retour au box, elle ne repartira pas. Steven achève son 5ème relais, il est 4h30 du matin…la feuille d’abandon est signée. La déception est immense de n’avoir pu boucler que 12 heures sur les 24 prévues et surtout de n’avoir pu emmener sa moto jusqu’au bout de la nuit.

 

« Malgré le fait que le rideau soit tombé sur le box, je considère que cette première approche sur le championnat du monde d’endurance est une expérience positive. D’une part, j’ai pu retrouver des sensations au niveau du pilotage, retrouver confiance en mes capacités, et surtout que je pouvais tenir physiquement sur une telle épreuve.

 

Cette expérience même si elle s’achève brutalement et prématurément, m’a enseigné en quelques heures à adapter mon pilotage pour tenir un rythme élevé sur la durée, à être plus fluide lors des phases de relais nocturnes, à me tempérer pour rester concentré sur mon objectif. J’ai pu également faire mes preuves. Etant donné mon parcours, je me savais attendu au tournant et observé, j’ai fait le travail que l’on attendait de moi, des chronos respectables, je n’ai pas chuté, et lorsqu’il le fallait j’ai su prendre de bonnes roues qui me devançaient pour améliorer mes trajectoires.

 

Ce qui m’a paru parfois le plus compliqué ce week-end c’était à mi-relais lorsque mes bras tétanisaient et que la fatigue commençait à se faire sentir. Mais je me recentrais sur mon pilotage pour tenir le rythme.

 

Le point le plus positif pour moi ce week-end ? Avoir réussi d’entrée de jeu à m’imposer un rythme régulier.

 

Le point qu’il me faut travailler absolument ? Affûter encore plus mon physique pour l’adapter aux performances que je souhaite concrétiser.

 

L’élément que j’aurais aimé voir amélioré ? En termes de confort de pilotage pouvoir changer les pneus à chaque relais. Je reste quand même satisfait, j’ai fais vraiment au mieux avec ce qui était mis à ma disposition et en fonction des moyens dont on disposait. Je ne pense pas avoir démérité.»

 

Il va de soi que malgré le baissé de rideau à mi-course, c’est une aventure qui s’est avérée indubitablement positive pour Steven. Il a eu la chance de pouvoir prendre le départ de sa course, d’obtenir des résultats chronométriques très satisfaisants. Ce week-end lui a permis de se faire remarquer positivement tant par son approche de l’endurance que par ses feuilles des temps. Il ne lui reste plus qu’à concrétiser dans un équipage d’expérience pour prendre une trajectoire de rêve !

 

Steven tient à remercier chaleureusement son sponsor Cédric d’avoir vécu cette aventure à ses côtés et pour son indéfectible soutien, ainsi qu’Arnaud, son dévoué frère qui fait en sorte qu’il puisse rouler dans de bonnes conditions.

 

L’avenir de Steven est intimement lié à la compétition moto…puisque dans quelques jours il saura s’il peut participer à l’épreuve de Championnat du Monde Superbike en catégorie Superstock.

 

Son aventure reste encore à écrire prochainement…

 

Ride-R Media pour Steven Le Coquen

 

Photo Philippe Iniguez

 

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